Ils arrivent chez nous au refuge via les animaleries, les sites de petites annonces ou encore sur les bourses à l’étranger et le commerce illégal : les NACS, ces animaux « hors-normes » continuent de fasciner malgré les mises en garde des associations de défense des animaux.
Selon l’Organisation Mondiale des douanes, le commerce illicite des espèces sauvages, très lucratif, se placerait juste derrière celui des armes et des stupéfiants.


Un NAC, c’est quoi ?

Les nouveaux animaux de compagnie, généralement désignés par l’acronyme NAC, appartiennent à des espèces autres que le chien et le chat et sont détenus par l’homme dans le but précis d’en faire des animaux de compagnie.

Sont par exemple considérés comme NAC des reptiles (lézards, serpents, tortues…), des amphibiens ou encore des arthropodes (insectes, crustacés, araignées…).
Le furet, le lapin, le hamster sont eux aussi considérés comme des NACS bien qu’ils soient tout à fait aujourd’hui intégrés dans les familles.


Pourquoi détenir un animal exotique ?

Les raisons qui poussent certaines personnes à détenir ce type d’animaux sont multiples.
Il y a le coup de cœur en animalerie, l’envie d’originalité, le « besoin d’exotisme » ou encore la fascination que ces espèces exercent sur l’homme.

Mais détenir une espèce illicite ou protégée est de plus en plus sévèrement réprimé par la loi et c’est d’ailleurs une bonne chose si l’on veut renforcer leur protection.

Le manque d’information et de formation sont également un réel danger pour l’animal, mais aussi pour l’homme. La situation des NAC d’origine exotique devrait être améliorée.
Ces animaux méritent de plus hauts standards de protection et de bien-être.


Une popularité grandissante en Belgique : un Belge sur six possède un NAC

Les vétérinaires de notre capitale ont également constaté ces dernières années que de plus en plus de Bruxellois possédaient un reptile comme animal de compagnie. Parallèlement, on estimait en 2019 le nombre de propriétaires de NAC à environ 250.000 en Wallonie.

On estime qu’un Belge sur six loge au moins un NAC chez lui !


Ces nouveaux animaux de compagnie d’origine exotique sont donc toujours plus présents chez nous, de même qu’une série de lacunes et de problèmes inhérents.

Ceux-ci sont nombreux :

  • L’absence régulière de lien entre le propriétaire et le NAC en cas de perte, abandon ou vol ;

  • Des difficultés de vérification de la provenance réelle des animaux vendus en animalerie ou sur Internet ;

  • Une incapacité de contrôle préalable des conditions de détention prévues lors de l’achat d’un NAC ;

  • La difficulté de lutter contre des espèces invasives une fois introduites dans la nature ;

  • La déclaration de possession, l’absence ou la délivrance d’un agrément a posteriori et non comme condition préalable à la vente, par exemple.

  • Le coût de conformité à la législation : mal réparti, il ne freine pas le citoyen dans sa volonté d’acquisition mais plutôt dans celle de se conformer à la législation.

  • L’information complexe pour les citoyens en ce qui concerne la législation, les autorisations nécessaires, les conditions de détention de NAC…
    Si elles étaient mieux connues, elles pourraient freiner les achats compulsifs !

Notons également les différences entre les listes positives établies par les Régions. Le flou juridique autour des annexes de la CITES en est une autre qui, conjuguée au labyrinthe des lois et décrets inhérents, a conduit à une méconnaissance manifeste des espèces à la fois exotiques et non protégées présentes sur le sol belge.

Le gouvernement bruxellois a adopté une liste de 422 reptiles pouvant être détenus en Région bruxelloise : 249 lézards, 107 serpents et 66 tortues.

La Région bruxelloise a décidé cette année de légiférer sur les espèces de reptiles autorisées afin d’encadrer au mieux la détention de ces nouveaux compagnons par le biais d’une liste positive qui permet de limiter les types d’animaux commercialisés dans les animaleries et les magasins spécialisés. Elle permet aussi de limiter l’accès des amateurs encore novices à quelques espèces faciles à détenir.

Au total, 422 espèces (249 lézards, 107 serpents et 66 tortues) sont reprises sur cette liste positive des reptiles dans la capitale. La facilité de la détention est l’un des critères qui a guidé l’établissement de la liste, comme l’accès à la nourriture, la taille de l’animal qui doit être maniable, la vulnérabilité de l’espèce ou encore la dangerosité pour l’être humain.

L’éclairage est par exemple un élément très important pour le bien-être de certains reptiles. Le terrarium doit donc être éclairé conformément au rythme de l’animal. La ventilation, l’alimentation, l’eau sont également des éléments d’attention qui font partie des normes de détention définies. 

La Flandre avait déjà réfléchi au problème et créé une liste de 422 reptiles autorisés, une liste que la Région Bruxelloise a reprise, tandis que la Wallonie suit le même processus.

Qu’est-ce que la CITES ?

La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, aussi appelée Convention de Washington, est un accord intergouvernemental signé le 3 mars 1973 à Washington.  

Objectifs

La CITES doit garantir que le commerce international des espèces inscrites dans ses annexes, ainsi que des parties et produits qui en sont issus, ne nuit pas à la conservation de la biodiversité et repose sur une utilisation durable des espèces sauvages.

À cette fin, la CITES fixe un cadre juridique et des procédures pour faire en sorte que les espèces sauvages faisant l’objet d’un commerce international ne soient pas surexploitées.
La CITES met périodiquement à jour ses données du commerce international d’espèces protégées.

183 pays ont signé et ratifié la convention en 2016.  

Les quelque 34.000 espèces animales et végétales concernées sont réparties dans trois annexes, I, II et III, en fonction de la gravité du risque que leur fait encourir le commerce international. La CITES vise à maîtriser ce risque en limitant les mouvements internationaux, qu’ils soient commerciaux ou pas, aux seuls spécimens accompagnés de permis/certificats prouvant que leur prélèvement est légal et compatible avec la pérennité de l’espèce concernée. Et dans l’Union européenne ? Les États membres de l’UE n’appliquent pas la CITES en tant que telle, mais des règlements communautaires qui harmonisent et renforcent l’application de la Convention sur le territoire UE.

Un document informatif est repris ici : https://ec.europa.eu/environment/cites/pdf/trade_regulations/KH7707262FRC.pdf