Nos animaux de compagnie sont très souvent considérés comme des membres à part entière de notre famille. Prendre la décision de s’en séparer ou affronter la perte d’un de ses compagnons peut être une véritable épreuve.
Nadège Depessemier, psychologue spécialisée dans le soutien et l’accompagnement du deuil animalier, nous aide à comprendre l’importance de cette prise en charge.
Veeweyde : Qu’est-ce que l’accompagnement du deuil animalier ?
Nadège Depessemier : Le deuil, d’une façon générale, est un processus que l’on traverse suite à la perte d’un être cher. C’est un processus normal et naturel, mais par la suite on peut se retrouver dans un état de choc, et l’on traverse différentes émotions comme la peur, la colère, le déni, la culpabilité, la perte de repère… Une phase de reconstruction doit pouvoir s’opérer : c’est là qu’un accompagnement prend tout son sens. L’accompagnement du deuil animalier est plus spécifique. Étant moi-même passée par là, j’ai trouvé que celui-ci était assez tabou et minimisé. J’ai compris que la douleur était d’autant plus forte, car on ne sait pas à qui s’adresser. Dans ce type de deuil, la culpabilité et la perte de repères sont plus importantes. Mon rôle est d’accompagner les personnes endeuillées, sans jugement, pour qu’elles puissent sortir de cette épreuve le plus sereinement possible.
V. : Pourquoi a-t-on besoin d’une aide psychologique ? Quand peut-on consulter ?
N.P. : Deux moments me semblent importants.
Le premier, c’est quand on se prépare à dire au revoir, avant l’euthanasie, et qu’on ne parvient pas à faire un choix à cause de la culpabilité et d’un attachement trop important. La deuxième circonstance intervient au moment du décès de l’animal. Il s’agit d’aider les personnes à traverser toutes les étapes du deuil, à leur rythme. Il faut pouvoir déposer ses émotions de manière à ne pas les refouler et créer un traumatisme futur. Dans les deux moments, on peut évoquer les rituels du deuil : l’incinération ou encore l’enterrement, pour voir comment la personne imagine vivre le deuil autour de ces rituels. Au plus tôt on en parle, au mieux on y est préparé.
V. : À qui est destinée cette thérapie ? Pour quel public ?
N.P : Pour toutes les personnes en souffrance qui ne parviennent pas à surmonter leur chagrin, aussi bien les adultes que les adolescents. Pour les enfants, il s’agit souvent du premier deuil de leur existence et les parents peuvent se sentir démunis et ne pas arriver à trouver les mots justes par peur de les blesser. Il est important de ne pas cacher ce qui se passe et pouvoir l’expliquer avec des mots adaptés à l’âge de l’enfant. Il est possible de recevoir des enfants avec leurs parents dans un premier temps, mais je réalise plutôt des séances individuelles.
V. : Comment se passe une séance ? Quelle est votre méthodologie ?
N.P. : Une séance dure une heure. Elle est centrée sur la personne et se base sur l’écoute. Je m’inspire des méthodes de Carl Rogers : la thérapie s’appuie sur l’empathie et l’acceptation inconditionnelle du ressenti. Cela permet à la personne de libérer sa parole et de ne pas refouler ses émotions. Cette façon de fonctionner concerne plutôt les adultes et les adolescents. Pour les enfants, qui n’ont pas le même accès à la parole, je vais utiliser des contes, de la lecture d’histoire, des dessins… Pour tous les types de public, mes animaux assistent aux séances. C’est un bon moyen de créer un lien de confiance.
Pour plus d’informations ou pour prendre rendez-vous, consultez le site internet de Nadège Depessemier www.deuilanimal.be ou téléphonez au 0475/70.31.28.