Update du 09/09/2024

Le tribunal de la capitale Nuuk a décidé le 4 septembre que Paul Watson , le militant fondateur de l’ONG Sea Shepherd, sera maintenu en détention provisoire 28 jours de plus au Groenland, dans l’attente de la décision du gouvernement danois sur la demande d’extradition du Japon pour une affaire liée à son combat pour la défense des baleines.

La prochaine audience est fixée au mercredi 2 octobre, a annoncé, la présidente Sea Shepherd France Lamya Essemlali. « Nos avocats annoncent qu’ils vont faire appel » a-t-elle déclaré, ajoutant : « le fait que le juge ait refusé de voir nos preuves est une violation des droits de Paul Watson et la démonstration que cette affaire n’a rien à voir avec la Justice ».

Rappel des faits : le militant écologiste Paul Watson, fondateur de Sea Sheperd, qui depuis des décennies défend les baleines contre la chasse, a été arrêté dimanche 21 juillet au Groenland. Cette arrestation fait suite à un mandat d’arrêt international émis par le Japon sur la base d’une notice rouge d’Interpol émise en 2012, lorsque le Japon l’a accusé d’être co-responsable de dommages et blessures à bord d’un navire baleinier nippon deux ans plus tôt dans le cadre d’une campagne menée par Sea Shepherd.

« La Cour a refusé de regarder les preuves vidéos de la série Whale Wars qui montrent que les Japonais ont fabriqué des preuves car ça ne les intéresse pas», a dit à l’AFP Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France et proche de Paul Watson.

Paul Watson est accusé d’avoir blessé au visage un marin japonais en jetant une bombe puante – de l’acide butyrique – pour entraver le travail des baleiniers. «Nous disposons d’une vidéo qui prouve que le membre d’équipage qui, selon les autorités japonaises, a été blessé, n’était même pas présent lorsque la bombe puante a été lancée à bord« , a affirmé l’avocate, qui a épluché les épisodes de la série documentaire «Justiciers des mers» sur les actions de Sea Shepherd. Pour elle, le marin ne peut avoir été blessé qu’à cause du spray utilisé en direction des activistes par l’équipage, qui au moment du lancement de la boule puante avait quitté le pont. 

La décision sur l’extradition incombe en dernier ressort au ministère danois de la Justice. Pour la défense, «ces vidéos montrent que le Japon invente des faits pour obtenir l’extradition et la condamnation» de Paul Watson, a souligné l’une des avocates de Paul Watson Julie Stage, dénonçant un nouveau gage de la faillibilité du système judiciaire nippon.

Une pétition lancée par Hugo Clément adressée au Président Emmanuel Macron a été mise en ligne sur le site Mesopinions.com. Elle en appelle au Président français pour demander la libération de Paul Watson, qui à 73 ans, pourrait mourir en prison. Elle a déjà été signée par plus de 300 000 personnes, dont Pierre Niney, Brigitte Bardot, Nikola Sirkis ou encore Stéphane Bern qui ont aussi signé une tribune dans Libération pour défendre le militant écologiste.

Notre association soutient cette initiative et invite toutes celles et tous ceux qui le souhaitent à la signer afin de soutenir cette figure importante de l’écologie militante.

« Nous souhaitons la libération rapide de cette figure de la défense des cétacés, insiste notre Président Gaëtan Van Goidsenhoven. La chasse à la baleine est une pratique d’un autre âge proscrite dans une immense majorité des pays. Persécuter cette personne est une négation de cette prise de conscience quasi universelle quant au respect de ces animaux qui sont dotés d’une intelligence et d’une sensibilité profondes. »

Le collectif estime que 5.000 cétacés ont pu être sauvés grâce à Paul Watson et ses équipes.

Rappelons que la chasse à la baleine est interdite dans le monde entier depuis le moratoire de 1986. Seuls trois pays ont continué cette «pratique honteuse» : le Japon, la Norvège et l’Islande.

Sources : Le Figaro, Libération, Mesopinions.com, Humanité.fr