Update du 14/11/2024

La cinquième demande de remise en liberté de Paul Watson a été rejetée.

Une nouvelle fois, le tribunal de Nuuk a refusé ce mercredi 13 novembre de remettre en liberté le défenseur des océans. Paul Watson sera donc maintenu en détention jusqu’au 4 décembre 2024 « afin d’assurer sa présence dans le processus d’extradition », a indiqué la police dans un communiqué. Paul Watson a fait appel de cette décision devant le tribunal de Nuuk.

La procureur en charge du dossier, Mariam Khalil, a indiqué que si le Danemark n’accédait pas à la demande d’extradition, «il n’y aurait plus de motif de détention et [Paul Watson] serait libéré dès que possible ».

Le ministère danois de la Justice, qui a récemment reçu les avis de la police groenlandaise et la direction générale du parquet sur la demande d’extradition, n’a pas indiqué quand il rendrait sa décision.

C’est donc un nouveau statu quo, alors que le défenseur des baleines est en détention depuis plus de 100 jours, et que sa demande d’obtenir la nationalité française n’a pas encore été acceptée. La prochaine audience aura lieu le 2 décembre, jour de son anniversaire.

Rappel des faits :

Paul Watson avait été arrêté le 21 juillet dernier, après une notice rouge d’Interpol, le Japon l’accusant d’avoir attaqué un de ses baleiniers et les marins à son bord. Des vidéos prouvent pourtant qu’il n’y a eu aucune violence de la part de Paul Watson, mais le juge danois a pour l’instant refusé de la voir.

Depuis sa détention en juillet dernier, cinq de ses demandes de remise en liberté ont été rejetées. Le Danemark refuse pour le moment de le relâcher, ou de rendre une décision sur son extradition au Japon. Si elle est validée, le défenseur des baleines y risque jusqu’à 14 ans de prison, donc d’y finir ses jours.

Par crainte de cette décision d’extradition, Paul Watson a demandé l’asile politique en France, alors qu’il réside en France quand il n’est pas en mer, et qu’il s’y est marié.

« Par choix intime, la France est devenue mon port d’attache »

Cet asile politique fait office de dernier espoir pour le défenseur des océans, afin de lui éviter l’extradition vers le Japon, même si le Danemark le condamne.

«  Sauf à ce que mon parcours se termine tragiquement, j’espère pouvoir le poursuivre en tant que citoyen français, alertant sans cesse sur l’urgence des enjeux écologiques de notre temps et œuvrant à nous reconnecter à cet océan dont nous sommes tous issus et dont nous dépendons tous. »

La plupart des messages de soutien reçus par Paul Watson proviennent d’ailleurs de France, et Emmanuel Macron avait appelé à sa libération au début de sa détention.

L’avocat de Paul Watson, François Zimeray, estime qu’accorder à son client la nationalité française constituerait « un message fort » qui « ne pourra que renforcer le message que les autorités françaises tentent d’adresser aux Danois ».

Si la France accepte de donner la nationalité française à Paul Watson, elle aura un droit de regard et un poids politique et juridique lors des négociations pour son extradition. Mais, cette demande d’asile se heurte à des difficultés : le demandeur doit normalement se trouver sur le territoire français pour demander l’asile politique.

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a indiqué que la France appellerait à la libération de Paul Watson auprès du Danemark.

La responsabilité de la France est grande, et elle a son rôle à jouer pour sauver celui qui a sauvé des milliers de baleines. Accepter de naturaliser Paul Watson, c’est se positionner comme un acteur important de la défense des océans.

L’équipe Veeweyde